Livres aromathérapie / Plantes et soins

Aromathérapie énergétique

Les huiles essentielles, essences ultimes des plantes, agissent sur le corps physique. Mais pas uniquement. Elles sont également très actives sur notre corps émotionnel, et peuvent nous emmener dans des voyages spirituels.

 

Jutta Lenze est Heilpraktiker (« praticien de santé », naturopathe) et Aromathérapeute.

Son approche des huiles essentielles est tout en sensibilité, en prenant en compte l’effet sur le corps physique, mais aussi celui sur la dimension psycho-émotionnelle, et également l’aspect spirituel des huiles. Elle nous fait découvrir son amour des huiles essentielles, et des dimensions psycho-émotionnelles et spirituelles de leurs effets.

L’aspect sacré des huiles essentielles est cher à Jutta Lenze, auteur de l’ouvrage « Huiles royales, huiles sacrées », qui nous invite dans l’univers magique des huiles essentielles sacrées et spirituelles, pour aller à la rencontre de « notre nature divine ».

Dans « Les huiles essentielles féminines – Retrouver son essence féminine », Jutta Lenze nous accompagne dans la découverte de l’énergie féminine des huiles essentielles : « entrer en contact avec l’essence intime de chaque huile essentielle et le message qu’elle nous délivre ».

Chaque huile aide à nous reconnecter avec nos énergies féminines, selon nos besoins. Leur action est très subtile et très profonde.

Au cours de « méditations olfactives », Jutta Lenze propose de partir à la rencontre de soi, accompagnée par une ou plusieurs huiles essentielles. Ce voyage se fait notamment grâce au souffle, source de vie, et aux parfums des huiles.

Jutta Lenze nous offre une petite parenthèse autour de l’énergie des huiles essentielles. Une occasion de découvrir son parcours de vie avec les huiles essentielles et toute la richesse de ce qu’elles peuvent nous apporter, si on les considère avec conscience.

 

Herberie. Merci Jutta de nous accorder ce moment pour que tu nous fasses partager ton approche et ton expérience des huiles essentielles. Peux-tu nous raconter ta rencontre avec les huiles essentielles ? Est-ce venu par ta formation de Heilpraktiker, équivalent plus ou moins de naturopathe ?

J.L. La rencontre s’est faite lors de ma formation de Heilpraktiker. Parmi les domaines à étudier, tels que l’homéopathie, les élixirs minéraux, les Fleurs de Bach, nous devions choisir une spécialité. Les huiles essentielles m’ont tout de suite attirée. Je suis de nature très olfactive, et le monde des huiles essentielles m’a attirée de manière intuitive, alors que j’ignorais si les huiles essentielles se mangeaient ou se mettaient sur la peau. J’ai donc commencer à apprendre l’aromathérapie au cours de ma formation de Heilpraktiker, puis j’ai suivi des formations complémentaires, j’ai expérimenté, élargi mes connaissances. J’ai notamment suivi une formation avec un aromathérapeute suisse qui avait une démarche holistique et qui utilisait le sens olfactif pour faire découvrir les huiles essentielles, à la fois sur le plan biochimique, mais aussi pour rencontrer l’âme de la plante. Cette recherche avec les huiles essentielles fût pour moi un voyage initiatique.

Herberie. C’était le début d’un chemin…

J.L. Cela m’a passionnée et me passionne toujours. J’ai continué mon chemin de manière empirique, seule, en explorant beaucoup, notamment grâce à mon travail d’aromathérapeute. J’ai découvert l’aspect profond des huiles, l’âme des plantes, en ouvrant tous mes sens, dont l’olfaction. Je me suis imprégnée de la vibration de la plante, de son énergie, qui est elle-même imprégnée des énergies de la nature, du cosmos, de l’air, de l’éther, de l’eau, de la terre, du feu solaire. Tout ce que la plante emmagasine, elle le rend par son parfum. Son parfum est son langage. Nous avons les mots, la plante a son parfum, qui nous parle – ou pas. C’est à nous d’affiner nos sens, d’accueillir ce qui vient de la plante, au delà du fait que l’on apprécie son odeur.

La plante va ainsi voyager à l’intérieur du corps et agir sur différents niveaux. Elle agit d’abord sur le corps physique bien sûr, car il y a des molécules biochimiques de la plante qui entrent en interaction avec le corps physique, en faisant par exemple circuler le sang ou la lymphe, en tonifiant le système cardiaque, en amplifiant la respiration, en dégageant les sinus, ou en allant s’installer dans le ventre ou dans le bassin. Cela dépend de la plante. Au delà du corps physique, la plante exprime son énergie, qui peut être stimulante, échauffante, pétillante, une énergie qui nous transporte, qui nous ouvre, ou bien qui se concentre à l’intérieur de nous, qui nous aligne, qui nous ancre. Les expériences à ce niveau diffèrent selon les plantes.

Enfin, la plante s’adresse à chacun de nous de manière très personnalisée. Lorsque je fais des formations en groupe, je me rends compte que le vécu de l’expérience avec une huile essentielle est toujours très différent d’une personne à l’autre.

Herberie. Quand j’ai participé à un atelier de méditation olfactive avec toi, j’ai remarqué que tous les gens réagissaient de manière différentes : il y avaient les gens qui avaient adoré, ceux qui n’avaient pas du tout aimé l’odeur de la plante, et tout un panel d’émotions incroyable pouvait jaillir. As tu souvent ce genre de réactions ?

J.L. Oui, tout le temps. Certaines huiles essentielles ou essences d’agrumes qui sont plus « grand public », plaisent à une majorité de personnes. En revanche, il y a beaucoup de plantes, d’essences, pour lesquelles les avis sont très partagés. Les avis, des impressions, les appréciations, l’affinité olfactive avec la plante, peuvent varier énormément.

Herberie. Est ce que cela peut entraîner des réactions un peu violentes, tel qu’un rejet de l’odeur ?

J.L. Ce qui est le bonheur pour l’un peut parfois être insupportable pour l’autre. Il peut y avoir des réactions répulsives très importantes, voire épidermiques. C’est en général là que cela devient intéressant.

Herberie. Pourquoi cela devient intéressant à ce moment là ?

J.L. Parce qu’il y a quelque chose que la plante touche en nous qui dérange, parfois fortement. Cela peut être quelque chose d’enfoui, d’inconscient. Parfois, on prend tout de suite conscience d’un traumatisme, de quelque chose de difficile à vivre, qui n’a pas été assimilé.

Herberie. Est-ce par exemple ce que tu décrit dans ton livre « les HE féminines » pour l’huile essentielle de Ciste, qui est en général d’une odeur un peu difficile à accepter et qui peut faire remonter ce genre de choses ?

J.L. Absolument, la Ciste fait partie de ces plantes. L’huile essentielle de Ciste a une énergie et une odeur très archaïques, animales, qui touchent les instincts, l’origine de la vie, la sexualité aussi. Selon le vécu de la personne, cela peut très fortement déranger, faire réagir ; il y a certaines huiles à ne pas faire sentir à quelqu’un qui n’a jamais travaillé avec des huiles essentielles ou qui n’a jamais fait un chemin personnel.

Herberie. Au tout début de ton livre « Les Huiles essentielles féminines », tu écris que tu as découvert ta nature féminine, notamment grâce aux huiles essentielles. Comment t’ont-elles aidée ?

J.L. En tant qu’aromathérapeute, je me suis rendu compte que, chez les femmes, le féminin est souvent oublié, et que les femmes se « masculinisent ». Je travaille beaucoup avec certaines huiles essentielles qui sont très féminines et qui aident à explorer notre côté féminin. Il faut avoir des qualités féminines pour explorer les huiles essentielles, savoir accueillir. Il faut accueillir l’odeur, même si on ne l’apprécie pas. Il faut s’imprégner de l’odeur, la laisser venir à soi, être à son écoute.

L’huile essentielle peut pénétrer dans l’organisme par voie olfactive, par voie cutanée, par voie vibratoire, mais aussi par voie interne, puisque l’on peut prendre certaines huiles essentielles par voie orale. Cette approche demande d’avoir une attitude très « yin », selon la médecine chinoise. Il faut être à l’écoute de ses sensations physiques, émotionnelles, de ses pensées aussi.

L’huile essentielle parfume le souffle, parfume l’air qui pénètre par les narines, donne une couleur aux molécules qui pénètrent la peau. Les molécules voyagent. L’huile essentielle est très mobile. Elle se présente sous trois états : l’état liquide, que l’on peut voir, qui est palpable car encore dans la matière. Elle se présente également sous l’état gazeux, qui n’est plus palpable, mais que l’on peut sentir par l’odorat. Enfin, elle se présente sous un état vibratoire, que l’on ne peut voir et que l’on ne peut sentir. Cependant l’énergie de l’huile agit, met en vibration certaines zones du corps – cela varie selon l’huile et selon la personne.

Ce voyage olfactif est très intéressant car il est très personnel, il diffère pour chaque individu. L’huile essentielle entre en résonnance et s’adresse à chaque personne de manière différente. L’huile essentielle a son caractère, son énergie, sa biochimie, sa personnalité : cet ensemble entre en résonnance avec notre caractère, notre énergie, notre biochimie, notre personnalité. Dans chacune de nos cellules, dont les cellules olfactives, il y a notre ADN, qui contient notre histoire personnelle, notre généalogie, notre héritage familial, mais aussi l’inconscient collectif. Ainsi, certaines huiles essentielles, que l’on n’a pourtant jamais senties, se mettent en résonnance avec notre histoire ou avec nos émotions.

Un neurophysiologiste disait que « l’odeur en soi n’existe pas, il n’y a qu’une rencontre de molécules ». L’odeur naît quand les molécules de la plante rencontrent les molécules à l’intérieur de nos narines. Cette odeur nous est personnelle : la perception que j’ai de l’odeur du géranium est probablement très différente de la perception qu’a une autre personne de l’odeur du géranium.

L’huile essentielle peut ainsi s’adresser à nous de manière personnelle, en portant un message qui nous est destiné. Au cours des stages que j’organise, j’observe régulièrement que chaque personne peut recevoir un message différent d’une même huile. Au delà du message personnel, on observe évidemment des choses communes, puisque les molécules biochimiques activent des mécanismes physiologiques similaires. Mais notre manière de les percevoir et de les interpréter, peut différer : une sensation de chaleur peut être très agréable, procurer un sentiment de protection, de vie qui circule en soi, mais elle peut également être insupportable, brûlante, étouffante.

Herberie. Peux tu décrire en deux mots ce que tu proposes quand tu fais faire des méditations olfactives ? Qu’est ce que tu fais découvrir ?

J.L. Les méditations olfactives sont très guidées.

Je propose tout d’abord un éveil sensoriel et corporel pour que les personnes se connectent à leur corps et sentent cet habitacle, ce temple qui est le leur. Le lien avec le corps ne va pas forcément de soi, puisque nous sommes souvent dans nos pensées, et peu en lien avec notre corps. Il est important d’être proche de ses sensations physiques, d’être connecté à ses sens et à sa maison corporelle, pour travailler avec les huiles essentielles.

Je fais également prendre conscience que l’huile essentielle est un produit vivant, qui ne sort pas d’un magasin ou d’une pharmacie, et que nous entrons dans une relation vivante avec un produit très actif. Il est important de retrouver le lien avec la plante qui est à l’origine de l’huile essentielle et de savoir que la plante est passée par tout un processus de transformation. Dans l’alambic, lors de la distillation, la plante passe par les cinq éléments : elle est soumise au feu, elle est placée dans l’eau, elle passe par l’état gazeux, puis elle se condense pour devenir eau florale et huile essentielle. A la sortie de l’alambic, la plante est morte, il ne reste que de la paille. Au cours de ce processus de transformation en huile essentielle, la plante offre ce qu’elle a de plus précieux : son âme. Il est très important d’avoir conscience que l’huile essentielle est un produit vivant, un cadeau de la nature.

Je fais ensuite prendre conscience du souffle, de la respiration, puisque l’olfaction est le sens prédominant lors de ce voyage. Plus la respiration est ample, plus on s’imprègne de l’huile essentielle en l’accueillant et en la faisant voyager dans le corps.

Lors de ces méditations, selon les huiles avec lesquelles nous travaillons, je donne des indications pour que les personnes mettent leur conscience sur certaines parties du corps, ou certaines systèmes organiques : je fais prendre conscience des muscles, des organes, du squelette, de l’alignement de la structure entre la tête et le bassin. J’aide à accueillir l’huile essentielle, à être réceptif aux sensations qu’elle provoque, à écouter son message ou ses conseils.

A.L.P. C’est un temps de rencontre ?

J.L. Oui, c’est un vrai temps de rencontre. J’ai récemment fait une formation en Suisse, au cours de laquelle la Gaulthérie du Népal a invité une personne à d’ « abord prendre soin d’elle-même ». D’autres huiles invitent à se reconnecter à une attitude plus féminine, plus douce dans la relation aux autres.

A.L.P. Suite à une méditation avec une prise de conscience comme celle que tu décris, invites-tu la personne à continuer à sentir l’huile de manière régulière pendant un temps ?

J.L. Oui, bien sûr, puisque l’objectif est de continuer sur ce chemin. Les méditations olfactives sont une première approche, et il appartient ensuite à chacun de continuer le voyage pour explorer davantage l’intérieur de soi. Le voyage n’est jamais le même, car l’huile nous prend toujours où l’on en est, à un moment donné. La respiration d’une même huile après une semaine ou un mois permet d’aller plus loin que lors la première rencontre. Plus on travaille avec elle, plus elle traverse les différentes strates du corps et de la psyché ; les prises de conscience sont d’autant plus importantes. C’est comme de l’eau qui arrive sur une terre aride : au début, elle glisse car la terre est trop compacte et sèche, et au fil du temps, la terre devient plus meuble et l’eau peut s’infiltrer davantage, aller plus en profondeur. Les huiles essentielles agissent de manière comparable.

A.L.P. C’est une superbe image.

J’ai une question très anecdotique : dans ton livre, tu fais un parallèle entre l’âme de l’huile essentielle et les lames du tarot à la manière d’Alessandro Jodorowski. Comment ce parallèle t’est-il venu ?

J.L. Je ne suis pas une spécialiste du tarot, mais les images me sont venues de manière visuelle et intuitive. Je connais beaucoup de personnes qui travaillent avec le tarot, et j’apprécie beaucoup ces cartes, qui sont des supports visuels très ludiques. Les cartes se sont imposées à moi en faisant des méditations sur les huiles. Je me suis bien sûr documentée sur le tarot.

Les cartes du tarot ont un message à transmettre, de la même manière que les plantes ou les élixirs floraux. Il est possible d’aller vers une meilleure connaissance de soi grâce différents moyens. Le voyage avec les huiles essentielles se fait pour moi dans l’esprit de la devise de Socrate : « Connais toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux ».

A.L.P. Merci beaucoup pour ce moment.

Jutta Lenze

Retrouvez Jutta Lenze sur son très beau site : http://www.terredessences.com

Jutta reçoit dans son cabinet grenoblois et propose des formations.

 

Les livres de Jutta :

Présentation de l’éditeur : La magie commence dès l’instant où nous ouvrons le flacon d’huile essentielle sacrée et royale. Le génie, jusque-là confiné dans cette petite bouteille, s’échappe et se volatilise aussitôt. Laissez-vous emporter par ces émanations pour découvrir la richesse de votre propre paysage intérieur. Vous contacterez alors votre nature divine, qui, à l’instar du Génie, attend patiemment le moment où vous déciderez « d’ouvrir le flacon » afin de laisser le sacré s’exprimer en vous.

Présentation de l’éditeur : L’énergie féminine est essentielle à la vie, qu’elle soit d’ordre biologique, physique, psychique ou spirituel. Elle représente la moitié du Tout, elle est « l’épouse indispensable » du principe masculin qu’elle complète à merveille. Réunir et équilibrer ces deux énergies constituent la base d’une vie saine et harmonieuse. Il se trouve qu’aujourd’hui beaucoup de femmes ont perdu, pour diverses raisons, le contact avec leur féminité. Elles en souffrent, souvent même sans en avoir conscience. C’est leur corps et leur psyché qui s’expriment en lançant un appel au secours qui se manifeste par des malaises physiques, psychiques ou des maladies plus ou moins graves. Les huiles essentielles que vous trouverez dans cet ouvrage reflètent dans leur quintessence les multiples facettes qui habitent le coeur, le corps et l’esprit d’une femme. C’est par des méditations olfactives que l’auteur vous propose d’entrer en contact avec l’essence intime de chaque huile essentielle et le message qu’elle nous délivre. Jutta Lenze, Heilpraktiker et Aromathérapeute, passionnée des senteurs et des huiles essentielles, a développé une approche sensible et globale de l’aromathérapie qui intègre à la fois la dimension corporelle, psycho-émotionnelle et spirituelle des huiles essentielles. À travers des méditations olfactives, elle ouvre le chemin vers un monde riche et souvent inconnu à l’intérieur de soi. Par sa sensibilité de femme, elle partage dans son ouvrage ses connaissances et son expérience afin de permettre aux femmes de découvrir les multiples facettes de leur essence féminine.

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