Prendre soin de la Terre / Toxiques ?

Soleil : crèmes solaires ?

Le soleil brille, on arrive sur la plage, prêt à profiter de la fraîcheur de l’eau. 

A peine les affaires posées, les maillots de bain mis, on attrape la crème solaire. On en recouvre le corps des enfants, et on se tartine, pour protéger sa peau, tout en espérant bronzer un peu. 

Et maintenant, à l’eau !!!!

A l’eau ? Mais la crème solaire ? Ah ! Elle est waterproof ! Elle protège même les coraux. C’est tout bon, on peut y aller !

Mais sait-on que la crème solaire, toute waterproof et respectueuse des coraux qu’elle est peut-être, va partir au contact de l’eau, au moins en partie. 

Alors, pourquoi la mettre AVANT d’aller dans l’eau ?

La plupart des parents souhaitent protéger leurs enfants quand ils jouent dans l’eau, pour leur éviter de prendre des coups de soleil. Certaines personnes ont une peau très sensible au soleil, et veulent minimiser les risques de brûlure au soleil. Voir tant de personnes mettre de la crème solaire avant d’aller se baigner m’interroge : se rendent-elles compte que la crème va se mélanger avec l’eau ?

Certains lacs sont maintenant interdits à la baignade À CAUSE des crèmes solaires. Celles-ci finissent en effet par former un film à la surface de l’eau, composé de substances variées (waterproof et respectueuse des coraux), qui met en danger la faune et la flore aquatique. C’est aussi vrai dans les mers et les rivières. 

La crème solaire contient en effet des substances qui sont solubles dans les huiles, d’autres solubles dans l’eau et des émulsifiants qui permettent à ces deux types de substances de former une crème. 

Les crèmes solaires sont globalement de deux types :

  • celles composées de filtres chimiques, qui modifient certaines molécules de la peau pour les rendre plus tolérantes aux UV. Un délai d’environ 30 minutes est nécessaire après l’application pour que la protection soit effective. Il faut le temps que les molécules de la crème réagissent avec celles de la peau. 
  • Celles composées de filtres physiques, qui réfléchissent les UV…. Elles restent à la surface de la peau, et laissent souvent des traces blanches. Elles sont parfois appelées « minérales » puisque les filtres physiques sont essentiellement le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. 

Filtres chimiques 

Parmi les filtres chimiques les plus couramment utilisés, on trouve  l’octocrylène et la benzophénone. et que l’on retrouve dans différents organes. Depuis plus de 20 ans, des études ont montré que ces substances ont des effets perturbateurs endocriniens. 

Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui miment nos hormones et peuvent par conséquent entraîner des dysfonctionnements au niveau du système reproducteur, au niveau du développement et de la croissance ou encore sur la circulation sanguine. C’est particulièrement vrai chez les enfants. 

Ces effets sont observables chez les animaux, elles peuvent affecter leur reproduction, ou le fonctionnement d’organes vitaux. 

Pour ces substances, le comité scientifique européen a émis en 2021 des recommandations de concentrations à ne pas dépasser dans les produits solaires (SCCS, opinion on octocrylene, March 2021, SCCS opinion on benzophénone-3, March 2021). Cependant la toxicité des perturbateurs endocriniens est particulière : elle n’est pas dépendante de la concentration. D’infimes doses peuvent avoir des effets plus intense que des doses plus élevées. Même si l’effet « perturbateur endocrinien » n’est pas encore officiellement reconnu, il est semble important de considérer ces substances avec prudence. 

L’utilisation de crèmes solaires contenant des filtres solaires de type octocrylène et  benzophénone,… sont dorénavant interdites pour les baigneurs à Hawaï 

et dans d’autres endroits du monde.

Les dérivés de la benzophénone peuvent aussi entraîner des réactions allergiques suite à une exposition au soleil !!!!!

Filtres physiques ou minéraux

Quant aux filtres physiques, pour éviter les traces blanches, certains sont intégrés aux crèmes solaires sont forme de nanoparticules. De telles nanoparticules peuvent traverser la barrière de la peau et être difficiles à éliminer par le corps, car stockées dans divers organes. 

Alors que faire ? 

  • La peau produit naturellement un pigment, la mélanine, en réaction à l’exposition aux UV. Selon notre type de peau, la protection est plus ou moins importante. S’exposer au soleil de manière progressive, en évitant les heures où le rayonnement est le plus intense, permet d’acquérir une première protection. 
  • Mettre un T-shirt, un chapeau et autres vêtements quand on doit s’exposer aux heures où le soleil est haut dans le ciel permet de limiter l’exposition au soleil. 
  • Et surtout : réfléchir à QUAND mettre de la crème solaire. Avons nous vraiment besoin d’en mettre avant la baignade ou pouvons-nous en appliquer après ? 

En diminuant la quantité de crème solaire laissée dans les lacs, les poissons, batraciens et autres animaux et végétaux aquatiques pourront continuer à vivre. En évitant l’asphyxie due au film des crèmes à la surface, et sans la pollution des filtres dans l’eau. 

Et peut-être pourrons-nous continuer à nous y baigner sans que ces points d’eau, parfois tellement beaux, soient totalement interdits à la baignade à cause des excès de crème. 

Pour en savoir plus

Article France Info sur le danger des crèmes pour la biodiversité et la santé

Opinion des comités d’experts européens Benzophénone-3

Opinion des comités d’experts européens Octocrylène

Article National Geographic Les crèmes solaires sont nocives pour les océans. 

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